Cette année nous travaillerons à partir de documentaires.

Se demander comment on traduit ce langage du réel en proposition scénique, tout en essayant de préserver cette vérité absolue. Qu’est-ce qu’on nomme création quand la matière est la vie ? Où est-ce que l’on commence à fictionner ? Comment raconter, transmettre ? 

Nous travaillerons sur le film Put your soul on your hand and walk (présenté à Cannes cette année et qui sortira le 24 septembre prochain), le documentaire Urgences de Raymond Depardon, et, pour aborder également des textes, nous nous appuierons sur l’écriture d’Hervé Guibert, en se demandant dans quelle mesure son œuvre peut être considérée comme documentaire, est-ce que là où la littérature commence, la vérité surgit ou au contraire disparaît ? Ou bien, et c’est mon intuition, mais nous devrons la vérifier, les deux dansent ensemble dans une folle sarabande ?

J’aimerais orienter le travail des élèves vers l’urgence climatique.

Il s’agira de tenter de se reconnecter au monde du vivant, animaux et végétaux grâce à mes haïkus bien aimés. Ces haïkus qui permettent aux élèves d’entrer dans l’imaginaire du poème sans préméditation, dans l’instant.

Donner le goût d’approcher les animaux de l’intérieur grâce à des exercices comme on irait vers un personnage. Quand je dis de l’intérieur, j’entends à travers le centre de gravité, les transferts d’équilibre…

Nous irons aussi vers les métamorphoses d’animaux en humains et essaierons de trouver quel animal se cache sous un personnage. Nous inventerons  des choses amusantes autour du centre moteur.

L’urgence c’est aussi disposer de peu de temps pour accomplir sa création mais paradoxalement l’urgence peut supposer la lenteur.

Travailler sur ces tensions là. 

Pensons  au théâtre nô si intense et si lent qui nous donne un sentiment d’extrême urgence. Le théâtre nô qui chante des louanges à la création et reste toujours dans ses thèmes relié à la nature.

"Le comble de l’acteur c’est l’arbre "a écrit Grotowsky.

Nous retiendrons aussi des œuvres pour servir ce thème : les pièces de Marine Chartrain, Anja Hilling, Viripaev….

Pierre propose un travail autour du cinéaste, écrivain, et poète Pier Paolo Pasolini à partir du film Théorème.

Comment traduire cette urgence vitale du désir sur scène ?

Nous partirons très exactement du film, ses dialogues, costumes, décors, ambiances et des textes du poètes pour réaliser une œuvre scénique.

Ce travail partira d'exercices corporels très précis: associer au plus près le corps et le souffle pour que l'imaginaire puisse se déployer.

Jouer quand tout brûle !
Quand chaque seconde est comptée.
La mort aux trousses le thème de notre année à venir c’est la mémoire qui s’en va, l’urgence de vivre intensément, de raconter, de témoigner, de dire avant que le silence ne tombe.
En s’inspirant et en travaillant des autrices et auteurs de théâtre et romans comme zweig, Anne Franck, Hervé Guibert, koltes, Sarah kane, Tchekhov… nous allons tenter de jouer comme si chaque réplique était la dernière. Travailler dans l’urgence de dire, écrire, crier, chuchoter. C’est peut être d’ailleurs l’intention première de l’art du théâtre.

Cette année nous allons dans un premier temps identifier le texte qui sera écrit durant l'année à

venir. Le projet d'écriture de chacun.e sera présenté oralement au groupe.

A quel stade en est le projet et quels objectifs chaque participant.es a.

Je souhaite les accompagner dans la réalisation de cette écriture qu'ils réaliseront entre les séances

chez eux.

Ensemble nous allons échanger sur chaque étape du processus.

A chaque séance un training d'écriture, d'exercices et de dramaturgie seront exploré.es.

Prendre le risque et braver tous les dangers, les peurs, se jeter à l’eau.

athanor.blog@gmail.com